En passant par la Bertagne avec mes moutons

(Qui obscurcit les pages ?)






(Mes cahiers sont blancs, blancs de touristes, blancs des coins pas lus, des coins plein d’histoire, des contre-coins typiques, des anti-coins des voyagistes. Mes cahiers sont emplis de blancs des rues, des blancs accroche-lits, desserre-cravatte, des blancs attachés case et réunions, des blancs assurances sans retour sans investissement. Mes cahiers sont sans retour et partent la nuit dans les déserts sombres, sous le sable, dans la foulée de la péliade, et s’immergent souvent par 40 m. Mes cahiers respirent à la tétine quand ils sont jeunes, au détendeur quand ils se noient, se délavent sales et eaux dans les ondes et se lavent dans la houle. Ils ne tiennent pas souvent la longueur. Celle-ci est étalonnée. C’est une longue histoire et une fière descendance. Mais celle-ci ne s’exprime pas dans mes cahiers qui apprennent chaque jour à tenir la main, le récit, la syntaxe, l’attrait, la tension et l’attention.

Mes cahiers sont blancs comme bruit, sourds aux muets et étanchent leur vie par strates dans les bibliothèques. Certains voisinages sont déterminants, d’autres sans gène. Certains éclatent en bonheur dans les mouillages silencieux et certains me rendent pareille ou pareils.

Mes cahiers ont la vie du papier, cancer de cellulose, poussière blanche des blancs des mots, des griffes de sens qui détournent la tête, des greffons d’automne qui penchent en espoir, d’une vie, d’une durée, d’une descendance. Rien n’est obligé, tout est oblique et encore moins l’index.

Mes cahiers sont blancs comme peau noire, alvéolés, acnés et avancent par reptation. Ce mode de locomotion est à la merci des guérilleros et des chercheurs de lune. Il convient donc d’avancer prudemment, de dépêcher la vigie même dans les calmes, de sonder les espaces et les recoins. Noirs. Pour enfin gagner son repos, glisser la chaîne et croquer l’autre.)



Où se lever



Chaque homme est un il.



Nous ne découvrons pas ton sexe seuls, ne le voyons pas qu'avec nos propres yeux.

Nous le regardons tel que d'autres l'ont vu, sur les images et dans les récits qu'ils nous ont transmis ; nous faisons sa connaissance et le reconnaissons tout et tous à la fois. Et les gesticulations donnent le change, écartent un peu le voile des us, font le rythme de l’instant quand l’empreinte de la biologie inscrit le temps et les limites.



Qui gratte la rouille



Se projeter sans projet, un projectile, un il, comme trouer les mains un jour de rien, se caresser les ongles, puis relater la peau, bonne respectueuse, sachant du contour, d'abord causeuse de creux dans les mains des jeunes, cracheuse de noms dans l'envie des cours, des castagnes, des clotures, des pièces trouées des champs.



Ton odeur est une aile.



Nous ne sommes que les fossiles, que l’empreinte du grand déterminant qui ne discourt mais agit mais limite et taille les deuils. Tout accessoire artifice tes jambes et tes lèvres, quand nos investissements attendent un retour. Nous avons payé, nous avons parié, sur des succès donnés, sur un prolongement des hommes, sur les cris sur facture.



Je n'irai seul



Et les fossées bouées des mouilles, en grande chaloupe, ont vidangé les champs. La grive chante sans qui. Pouilleux serons nous, sous le chant, au sortir du pont, qu'en vadrouille irons croiser les baies. Des bottes coupées ont soulagé les branches de mures, pas blettes, dans les griffures. Ma langue mauve t'a rajeunie.



Ton poêle est une température.



La bouche plein la terre, nous, invités des draps comme blancs comme petite mort, comme le chêne et drapeau des sonneries, des oublis et des petits vides. Nous, étions enfants. La bouche plein la terre, demain. Toute génération, les cousins fâchés, les amants coulés dans l'étain passé.



Tes images me déterminent



Transpercer la bulle et comprendre la traduction. Tenter. Ne pas hurler, éliminer le son. Sortir sous la pluie. Etre distant. Ne pas se mêler. Ecouter les grandes phrases se perdre. Laisser la main glappante sans guide, sans. Dépouiller les concepts. Subir. Subir et surtout dévoiler. Laisser les pores s’inonder, dans le silence. Arrêter de croire que les mots sont sons. Les mots sont pores, dans la trouée. Lâcher les sens, charlotte est la mère de charlot.



Nous, fossile,…



Pas de liant, pas de poids dans la langue, juste Van der Waals qui colle les lettres et peu d’intérêt, pas de retour sur aucun investissement, juste les fleuves, humides, disant calmes mais sournois, sourds dans la langue, sourds dans le non-dit qui dit, toi, brûlé. C’est la cour et c’est le grand échange, poreux, entre les synapses. C’est le déferlement des drôles, des chocs doux et accessoires. Après, il faut l’intelligence, le malin pour tout perdre, tout délier.



(je serai malin je lierai le tout un fil à suivre entre les cailloux mots qui des fois font grottes et voilà je me perds mais demain je serai malin je lierai le tout dans le concept et tous se figer tous enfin moins cons).



Et ta coiffure est difficile



Et ma peau est difficile et les plumes n’y changeront rien, ni tes reins ni les mouvements comme musique comme. Et qui veut de ma peau ? Mes pores n’y changeront rien, même bien crasseux même après le savon et frais d’après la douche et comme toi d’après la douche sans les odeurs mais dans les ordres à tes ordres des autres que l’on bouge et ordonne surtout les noirs. Et cela innerve abîme les réflexions, les hommes blancs, qui pensent bien la poésie pas chère sur les étals, pour tous.



Et tes reins sont un chox



Et je prolonge mon désaccord par la rupture, de ton, de tons, de te tondre. Il ne te restera rien, ni Trias, ni Dévonien, rien Permien, rien ne te sera permis, rien ne te vaudra ni ces mots qui tomberont calcaire comme os comme cheveux qui ne resteront pas sur les strates. Et une fois le choc, deux fois le choc et nous ne produirons que du futur, sans nous, à terme, à l’arrivée du cul de bouteille.



Tout ceci me semble clair



Tes écrans sont des dolomies qui mobilisent les falaises , qui tuent le mobilier, qui tuent de kystes les solitudes, de scléroses fonctionnelles les confortables, plein d’eau d’os, mais laborieux. Ton choix, qui ne doit pas venir du chox, doit incarner la rupture, et naître que subir. La rupture de tes os, tes ongles sur le ciré.



Tout ceci est moins clair



En passant par le Bertagne avec mes moutons, j'ai rempli mes à-valoirs de noeuds sans noms, de bientôt sans ponts. Mes moutons sont restés poilus, car la route est longue avant le sens et il ne faut pas se dépouiller par avance, sans intérêt. J'ai suivi les fusils des chiens qui trac le loup, dans la Bertagne supérieure, près de ses sources qui remplissent la manche de l'océan. Cette eau, superficielle, a dissout mes oxygènes.



Le départ



Où comment la langue prit fourche et vanta la quête la geste le superflu la bataille et les racailles les songes enviés les paroles drues le large la caresse de la coque le galop des moutons l'appel du sexe le merle effroi les perles inondantes les phalanges insultes les baudriers les petits palfreniers et le patronage laïque les bulles de sueur et l'empal des mères Mars et les loups et les chiens garous et les chiens mords et les chiens fols et les chiens tords et les yeux rouges de pus des chiens les quenottes et le gras comme os dans l'oubli du froid jour comme matin maigre qui rouille métaux qui étincelle mes yeux qui renoue les fouets qui rèche les osiers des champs humides des prairies matin giboyeuse estropiées des lièvres et de trefle et luzerne quand court le mouton.



C'était le rève, etc...



Pris noisetier (un seul jet), nasse, nicotine, nifle et mes moutons.

20 au rappel, tout âge et poils.

Cheveux ont perlé, vite, dans les gaz, car vite, pas prêts

Et le chien mordit les chevilles





Tout fut simple

Tout fut simple

Touffus simple et tout en un simmpple comme moi qui fut simple avec moutons touffus et foutu sur les chemins de la foret touffue dont les troncs sont futs de vin de veines qui s'ouvrent dans la forêt et même au-delà les futaies qui furent simplement brûlées comme les chaumes en octobre plus d'herbe et le mouton.

Tout fut simple de courir sur champs et haies et voie réservée et déviations et itinéraires et sur-itinéraires et cartàjour

Touffus simple se paumer sous les ronds points et les couloirs bus avec les laines et les bèèè et comme je ne savais pas carte portulant mieux valu quetter les réponses en grand signe sur les autostrasses bien visibles nous tous dans les descentes avions peur surtout pas le chien noirblanirlande quand les autos

Les itinéraires



Le voyage

La route et ses obstacles fixes, à proximité des intersections, projections dans des zones d'attente piétons, balayages de véhicule léger sur les trottoirs, sur les plans de roulement des véhicules routiers, quelques écrasement par des véhicules tiers, sans temps de réponse.

Déroutant et nerveux pour la race.

Ce fut de longues nuits sur la route, sur le revètement, dans les parcs, entre les villes, dans les sonances des camions, dans le sang colle, dans le cri et le mouvement des bans. Le chien Rabelais. Et le sévère. Et le triste. Et le désoeuvrement du voyage.

Qui dit que le voyage ...?

De 19 passons, 13 par camion et 2 après la nuit, puis Rabelais.



Et dans la plaine, la télé n'est pas mon fort, le fort n'avait pas la télé.



Puis il fallut suivre

A New York, en 1995, Claudia et Beth sont les meilleures amies du monde

Nina Kampermann reporte une nouvelle fois la date de son mariage

Mammifères marins inoffensifs, les lamantins sont menacés de disparition,

Pierre Dulaine enseigne la dance à une clientèle huppée de Manhattan

Kevin doit défendre un psychiatre, accusé d’avoir incité un de ses patients

Le jeune Maxime et sa mère rencontre Kyle, le fils de Lloyd Raines, qui lui fait des avances

Une nuit, alors qu’il fait un cauchemar, Adam frappe Lana

Michaël reçoit la visite de ses parents

Brighton remporte un concours, alors qu’il n’a pas d’argent

L’équipe tente de déterminer l’origine du décès de l’équipage du cargo

Luke, dit Renegade, retrouve Matt, le fils de l’ancien complice Moose, qui est en prison

Dylan propose de s’installer chez lui dans sa maison, gagnée au poker

Rose repère une lumière semblable à celle aperçue au cours de l’ouragan

Russell trouve un cubain égaré dans les marais

Brody multiplie les braquages, ce qui ne manque pas de surprendre l’androïde

Lorsque le squale surgit dans le lagon, Ellen et lui se livrent un duel sans merci

Excès terra



Me suis perdu

Dès l'envers je fus droit fus doigt et perdis l'aiguille

Pardi l'aiguille comme perdis les yeux les deux yeux comme oreille

Décidai de consciemment et en sûreté de me perdre, par toute raison, par plan et objectif

Sans perdre le sens, de mon action, le contrôle mais outre de l'autre tenter sans perdre la corde tenter la pleine esquive en pleine suée de pracher la lisse



Dans la forêt



L'état végétal d'un Etat est significatif de ses dispositions générales mais aussi particulières.

Face à l'hypotonie galopante qui envahit le corps mental de chacun, la pratique d'une activité végétale contenant un support de renforcement (tutorat) et d'étirement constitue un garant contre l'accélération du vieillissement.



Ainsi, il est recommandé de monter sur les grands hêtres blancs, et de se laisser suspendre par les hanches à partir de leurs plus hautes branches. Ou de se munir d’une attelle de merisier pour ses démarches administratives communes.

Chaque déplacement devra être minutieusement examiné, en terme de rationalisation de parcours (optimisation du temps, des gradients thermiques, des dénivelés).

De plus, à partir des connaissances actuelles en physiologie et en biochimie, il est maintenant possible dès le printemps de procéder à un diagnostic. Il devient ainsi plus facile de proposer des procédures ad hoc, des traitements préventifs (pulvérisation) ainsi que des pratiques (fumage) adaptés aux besoins de chacun, et donc bénéfiques au plus grand nombre.



Attention à ne pas lancer ces traitements préventifs en période de bouturage.



Un long chemin existe cependant entre les découvertes scientifiques et leur application sur le terrain. Beaucoup de routes mèneront à des impasses, mais à défaut de prendre position, il faudra prendre racine.



Laby



Le sujet tâte le sujet puis serpente sur le dos et sur ses entrailles, arborant ainsi la danse de fertilité qui attise les sujets, autres et pareils, hermaphrodites et monotermes dans leur élongations, leurs finitudes et basses terminaisons. Le sujet respire alors et reproduit pleine intelligence en un rapide éclair dissoute les réflexes gravés de sa grammaire ancienne pour anticiper un futur allonger les copies. Le sujet agit ainsi sans a priori mais tout à la houle de son histoire de la voix du passé capillaire. Ses cheveux, sa peau, son poil, ses yeux sont tout autant de mains noires dans les azalées. Et nous savons par la science que ceci est excitant. Le sujet a degrés de liberté, libres à lui, libres du ciel, libres des injections, libres des épices qui marronnent sa peau, tout autant d’écorces meubles dont se sépare une saison. Son temps lui est réduit, comme ses temps de tâte, les mouvements de son derme, le jeu de ses ecchymoses, la géométrie de ses dons. Le sujet croit penser, pense croire, croît dans la pente et s’ouvre les genoux dans les dévalés. Son crâne repaît dans les sujets et les noms, dans les airs d’action qui ponctuent les instants, dans l’économie particuliaire des discours et des amitiés. Puis le sujet tâte à nouveau.



Un matin



Oui ? Repris souff, surface, transe froid, traverse, bref un réveil, j'innocent brutal.



Et dans les gaz de mon haleine, poussant des yeux, seul, pus moutons.



Le gué



Peut-être avez-vous à l'esprit la sempiternelle question de savoir si l'homme est maître de lui-même ou non ?



Regardez Ezra :



« Le temps qu’il défait

Se compte en nuages

De colère et de lait



A ce père d’empereur, tibia cassé,

Front découvert d’or, œil percé



Le temps des plaines sépare les ongles, les tumuli

Les tombes troubles abandonnées pour l’Asie



C’est l’appel en rêve des premières guerres

Le souffle immense qui pourrit l’oreiller

Et produit la bataille



Les dieux franchirent le Pont, agrippés aux dits des hommes, découvrant d’étranges lointains »

Le pont surgit en plein mouvement, et la pluie brassait comme gresil, comme ombre blanche sur yeux, dans un vent percé d'une pleine journée

Au gué fut combat, skins au pont, cravatte zébrée, tout isa guruma, du temps pour les jetons, d'un pas rapide, plus nombreux, cogne et ardoise, pierre à ballast !



(on le vit se précipiter, puis choire, au-delà de la rivière)



La douleur est un pulsar



Doigts en tire serrés ===> entaille crayon

Un à un, sauf pouce

Car sert

Puis découpe de tranches, par gauche

Par tarses et méta, terradouleur

Sur soi car sert, esprit,

Sert dans les culs de fosse et impasses, coup de sang, bulles rouges, à percer

(Je ne cite pas les moutons mais peuvent en dire)



Cela ne dura pas, etc...



(Tombe amoureux)

Asseul, le temps s'est doublé

Le temps s'est doublé doux

Le temps s'est doublé nuages, regarde, nuages et ciel

Le temps s'est doublé d'humides et le moi se reveille, asseul, sur le pont.

Nina Kampermann arrête son Austine Martine, sort et se penche.

C'était il y a longtemps ce maintenant dès longtemps comme là tu souris et le bruit est sourd des autres toi qui joues à baiser oeil près, tout comme, puis passe douleur, puis passe, au-delà du pont.

Ex terra



(Arrivé aux sources, j'ai cru qu'il fallait chanter )



« Avons savon / Avons bu dans les bulles / Avons cru en suaves filles / Savons que tout est difficile / Comme toute saveur / Avons avec saveur perçu les aveux / Avons cru dans l’hygiène / Oui sommes perdus / Perdus dans les bulles / Perdus dans les marais des bains / Avons cru perdre les belles filles / Avons surement perdu leurs mèches / (Mais pas toutes) / Au-delà des bulles / N’avons retenu aucun cheveu / Par-dessus les gommages de peau / Avons perdu leurs peaux / (Mais pas toutes) / Toutes en suaves sueurs / Et savons qu’il est difficile / Tant penser et la pente est pentue / Pas de pente dans les bulles / Pas de pentes dans les bains / Laisse dos des belles filles / Laisse couler les gouttes. »





La rose



C'était un héritage, absent, de mes grands-parents.



Ici je renvoie à mon appendice, Nina partie.



Où je mer



Le laminaria digitata est flexible, lisse, à section légèrement ovale et porte peu d’épiphytes. A marée basse, la souplesse du stipe lui permet de se coucher et donc de rester au contact de l’eau. Sa fronde est découpée en lanière, et une nouvelle se forme au printemps, qui se détachera ensuite lors de coups de vent pour échouer sur la grève.

Il vit au moins 15 années, avant sa récolte sur les sables et son épandage dans les champs.

Sa dégradation entraine une fertilisation des sols, car il contient soude, potasse et iode.



Son transport est assuré par le cheval. Celui-ci, mâle comme femelle, commence à s’accoupler à deux ans, mais ses premiers rejetons sont sans force et petits. Le cheval n’engrosse pas la jument en un nombre de jours fixe, mais parfois en un seul jour. Et l’âne qui monte l’ânesse l’engrosse plus vite que le cheval, mais ceci ne nous intéresse pas pour le goémon. Le cheval engendre donc bien à partir de 30 mois, mais il atteint sa plénitude valablement quand il a perdu ses dents.

En effet, le cheval possède 40 dents. Il perd les 4 premières à trente mois, deux en haut et deux en bas. Et un an après, il en perd 4 de nouveau de la même façon. Et de nouveau un an après, 4 de la même façon, encore de la même façon. Mais quand il est parvenu à l’âge de 4 ans et 6 mois, il ne perd plus aucune dent.

Donc le cheval est dans toute sa force après la chute de ses dents. Et quand il les a toutes perdues, il n’est pas facile de connaître son âge.



Est-il alors plus âgé que le laminaria digitata qu’il épand ? Se rend-il compte du service qu’il rend à la vache, après ses allées et venues après les labours ? Qui, elle, vit 15 ans, de même que les mâles même s’ils sont châtrés ?



La vache est donc aussi fertilisée par le laminaria digitata, mais en second ordre.

Le bœuf, lui, perd ses dents, lui, à deux ans, non pas toutes ensemble, mais comme le cheval. Et il ne perd pas ses sabots, lorsqu’il est goûteux, mais ses pieds enflent fortement.



Ces bêtes fertilisent de même les sols après digestion par production de bouses. Ces déchets s’accumulent pour former le sol, sur lequel l’homme se construit. Les mouvements de sols sont donc autant de mouvements de déchets, déposés chronologiquement mais bouleversés régulièrement par les labours et les mouvements tectoniques. Leur empilement est donc anachronique.



Le sol contient les restes des chevaux et des bœufs et des vaches, après terminaison de leur cycle de vie. Les tissus souples sont aisément dégradables, du fait de la présence importante d’eau. Les os ont une rémanence longue et leur assemblage peut être modifié dans les mouvements des sols. Seule la décomposition des dents est très lente.



Par nature, le laminaria digitata n’a pas de dents.



Où j'ai traqué le Grand Leviathan pendant long temps



La géographie ne se salit plus, mais d’où nous sommes, nous brouillons les cartes. Les minutes sondent les antipodes et détournent les positions. Nous avons empanné, brutaux, les atlas et les postures. Le bruit blanc envahit les calmes, puis distrait les écrits. Nous sommes une petite équipe. Déterminés mais non situés. Nous sommes une petite équipe qui tente de se comprendre et d’augmenter les frontières. Des langages. Des communications qui ne vont plus avec. Des opinements de têtes anormaux.

Le travail a commencé depuis peu et déjà des effets, des résultats. Un balourd se crée. Et déjà d’où nous sommes nous ne le voyons plus. Les séances de tonte et les multiples efforts programmés ont soustrait les facultés. Les télés divergent et les radios se multiplient. Les ordinateurs soliloquent. Nous pourrions dire monadisme mais l’histoire ne se lit plus. Où nous sommes, nous ne le savons plus.



Les pêches

Dans la combe louchée louche perdue de bois lèchant l'algueau, ici, une ligne de vie est aussi une ligne de pêche, et le savoir permet de soustraire. De soustraire les eaux, les condiments, les sels et quelques lumières. Pour savoir plonger les mets en eaux sales. Avec les pièges. Pour dérouler les linceuls comme ligne, comme trouille sur les vagues.

Sachant cela, sachant cela, on peut se louer la dégringolade, rieuse, et blaguer les eaux fortes, en embouchures et poursuite des jambes prêtées, que des additions, que des additions de lignes comme qui venaient en colle, mais qui font rire momes. Tout cela sur les pièges.



Ici l'écaille et l'absence de paupière secrètent des mondes différents, blancs de bancs de secs, et les gamins glissent des moles, sur le vert, en plongeon propulsé d'épaule. Pas de bordures, pas de route, seuls jalons coulés dans les pneus noirs des regards.

Les arêtes ont guidé la route et les déchets n'ont pas de fin. Guillemots perdent hauteur. Les moutons aussi. Sachant cela, la bouteille est vite sans vin, les mots fourchent et piquent en traîne, la grande queue d'un grand congre tapisse sa grotte, dans l'ombre des doris. Avec les pièges, nous prenons mais ne caressons pas les écailles et le chalut. Comme linceul de pie. Comme trouille du grand fond.

Tout laminaire comme tout vieux fauve, toute collerette, toute émoustille de poisse dans la pauvreté des rendements. Lâcherons aux voleurs du soir, suiveurs de massacres, blancs immodérés et becs jaunes à point rouge. Tout laminaire. Tout appat.



La tempête

Des mais rien mais oiseaux blancs sur ban casse aile gifle à mer à choc minable cuisses dans le rien qui pousse de peur dans les yeux comme sable comme seul comme rien comme je pendais dans le clac et se tenir sec se tenir



Cela dure



Des riens tout de blancs personne attend devant derrière mais seuls les monts blancs ondés pissant les sels qui solident les cols dans les hauts les ventres comme gueules plongent dans la frousse serons pas sortis que gasoil pisse puis stop puis pisse comme gasoil et les relents sont frousse comme blancs comme poisses.



Cela dure



A nouveau, comme il est difficile. Comme neuf est chiffre. Comme neuf est chiffe, étendue en vent, secouée en bourrasque pour donner le peu. A nouveau est peu commun. Se perche sur les placards, dans les nids de pie, apprivoisée, dans la langue percée du jeune geai, dans ses premiers sons, dans sa mime de l’humain. A nouveau est cruel, en fait, dans les fait, car écorche et varie, souffle les vents de la douleur, déplace (toujours peu car c’est la douleur). Alors nous protégeons. Face au nouveau pire (le vent de sud ouest), qui suit dans le temps. Et coiffons les casques quand s’avance le midi.



Petit accompagnement, pour soi

Mieux partir, sans se cogner

Claquer la gaffe

Adosser au pied des goujons

Meurtrir la cornée

Croire qu'il n'y a plus de temps.



(rejeté en mer, comme éveil ci-avant, sur le sable, mouillé mais déjà sec)



Dans l'étranger pays



Sommes comme qui de par grillage enjambé. Et les mots ont pris Jeannette, sous formes vives écharpées, comme mistral en poche sous le mouchoir qui courrait dans le tissu.



C'était la folle cadence; à genoux craquants, dès lever, après sable, dans la lumière des sous-bois et des mousses et des luzernes des longues tiges d'herbacées et de graminées que je ne connaissais pas mais qui faisait la nique à narines.

Sommes, comme moutons, égarés dans l'allégresse, mordus par les tiques et tout griots, bèlant comme chenapans, écorchant les mottes, craquant les écorces.



Ce jour soudain était soudain

Un seul proche, habité et de l'eau douce et des voix douces, etc...





Midi

Midi grec. Avons masqué les dalles N’avons plus parlé de sexe N’avons plus sex Mort Né Né sans parole et toujours le vide Soyons pas les chats Chats de Grèce et de lointain Ne ronronnons pas Ne ployons que sous la charge Et les ennuis Mes quenottes ne sont pas menottes Mes notes glissent dans les rondeurs Ce sont seulement l’esprit et pas la chaleur Sous les dalles sont nos parents Sont nos cendres soufflées des bûchers Avons bouché les pots Avec les machons et les papiers et les tissus Sommes raides dans la chaleur et dans le désert Les chats ont tout meurtris Et je reviens de la plage Sous les palmes sèches et Sont sans boules et plein de graisses.



Avons hurlé tout doux sous l’eau Plaine de bouches Lueurs troubles et sans chaleur L’inconnu est profond et nos seins mollent Dans l’eau on ne craint Que les méduses Les laminaria Les exigences du corps La paralysie L’indifférence Le ballon des enfants Avons roulé dans le vent En sortie des gouttes Avons roulé par les dunes et croyons que tout est fini Demain ne reviendront plus Les ombres Les noires pas opaques pas claires Les monteuses de peur Les monteuses de nuit qui reviennent des bûchers De la cendre et des parents oubliés Je ne crois pas les chats.



Les sexes se sont reproduits Dans la vitesse Tout est dit comme exalté Il faut bien le dire Mais même pas peur De la graisse et des autres Des interfaces en chaleur Des odeurs qui ne fument plus de la cendre Des grands bûchers anciens des plages de Grèce Sont évanouis et le sable des chats oublie Je reviens sur la plage et Serviettes et palmes Comme plastique sont source d’ombres dans le soleil Les ombres ont rondeurs et tutoient le sexe Nos menottes tiennent les enfants La marée n’existe pas ici Ici le tissu des ondes est au matin Devient rêche en après midi Seront fixés Dans la chaleur et sous la graisse Croyons lire mais occupons.



A soufflé dans l’air Sans temps Sans durée Tout dur Dans le souffle marqué Le rouge éteint Sommes tués Grèce par la charge Les délais sont trop longs Seront à court sous peu Il faudra remplir Toute bête Du liquide dans l’hygiène Hypno Dans la cendre et nos parents Ne glisseront pas des serviettes Rouleront seulement Les bras dans la tête Les têtes prêtes Les culs apprêtés Sauront détailler les seins comme oursin comme eau bleue devient hurlante Midi.







Comment j'ai continué

Et l'amour a lié



C’est une petite musique dense, complémentaire et accrocheuse, soupir de sirène aux beaux tétons, brusque réflexe des cordes.



C’est un thème et deux tons, tout blond nageant, surface courbe, interface salée toute pleine du mystère de ses fonds. Magma d’écaille, masse molle qui frissonne, longue chevelure animale du goémon.



Mais parfois nécessaire de repartir. De réunir en projet les os et les muscles et les tendons et l’envie. En surface de lancer sans jalonnement le palet, de ricocher sans trêve et sans trèfle, de bâtir et écrouler ses bâtiments sur les fleurs, de décrocher les feuilles.