O rrrrose



(Hommage à W. Blake ou chants)





O rose, fente et rose et cramoisie, tendre lolita des épines, détruis mon amour en son nid de rose, en souffle destructeur sur ma nuque, en élans transparents, dans ma crainte de tes pics, de tes éros.



*



O rose si la rose

Tendre meurtrie

De la couche le vernis

Pique couleur compte n’ose

Du gel se flétrit

Quand s’étend l’hiver

Et roulent les heures

De la bouche la cirrhose

Tragique fleur.



*



O Rose thou are sick

Totably and without repit

This pork which you butine

Tout along, you alanguie

Dispear my eyes with eggs and ail

Invade as time passed your pussy so far

And his dark secret love destroy and fascine

With furor, my peine cut my envy

So displeased to be seen in frenetic.



*







William O rose

Crapodine et crachoteuse

Pucerons, O rose,

Belle cache belle gangue

Et ce vers, O rose

Tient le moyen age comme le grand vers la terre

William

Comme un câlin, comme une grande gène dans la main

Comme ce grand serpent né loin en mer.



*



O Rose

Tes buts et bras sont multiples

Comme les anneaux de ton vers

Qui enserre ce cœur de couleur

Et ton mystère dérobe dérobe mon souffle

Dans les nuits (comme puits) obliques



*

Rose o sarcoïdose,

Silencieuse lovée en poumon

Comme mine en eau

Comme mine et plomb droit dans le souffle

Comme poisson-pierre dans l’obscure

Noire rongeuse, adroite



*

O Rose

Inavouée et blanche

Ou noire

Ou cruelle et savoureuse

A pleine dent de cet amour

Qui d’un vent a trouvé ton sexe

*

O rose

Tu me méprises et je te couve

Décrètes les lois qui défouleront l’ouragan

Dans ton mépris et sur mes doutes

Ecrases sous mes hanches ce noir secret d’hiver



*



Rose et couleur et joyeure et senteur et douceur et glacialeure et mortifieure



*



O William

Tu vois les dieux

Dans le jardin

Sur la pelouse

Tu vois les dieux comme tu me vois

Ils te parlent

J’entends



*



Malade en tempête hurlante, comme vent décorne, comme cailloux en poches penchés sur les routes auprès la mer et le blanc salé

Malade et la tête et le cœur pris comme pris dans le noir sommeil

Malade à fièvre et à débit de pourriture

Malade humide, à racines touchées, à sécateur, à piqûres et doigts gonflés



*



Tétanos tétanose tétanise et ose et tue



*







Etreins et saigne,

épine à fleur,

tendre mélopée des enfants,

amours des unes

détruis en douleur, en un souffle,

retiens retiens le vent hurlement



*



Douleur, texte daté, extensible, contraires, cohérence de l’obscure, tragique vers rongé dans la mémoire, grignoteur de pensées, écarteur de songes, écarteleur d’idées, rose et c’est la vie, piqûre, angle aigu, lent élastique, dans le vent, relent.



*



J’ai un grand souffle carnassier, à dent et plein de chair, qui bouffe les pétales, te voit souffrir les piqûres dans ta chair rouge, dans ta maladie, dans ma maladie que je te commets, dans cette joie morte de piquer et de souffrir.



*



La rose est joue est jaune est rouge est noire est sans pourquoi et pique.



*



Bonjour, aujourd’hui grand orage, pas d’oracle, de la pluie et de l’air, des pétales envolées, des amours volées, des secrets enfouis, dans la trombe et la trompe, dans les fleurs fatales, dans la terre et ses germes, dans le bruissement, dans les écorces de pins, dans la météo et ses spirales. Bonjour.



*





Rouge ce lit rouge

Rouge se pique rouge

Rouge peau rose

Sang pour rouge

Sang craché en terre

Terre rouge ver

Draps ne bougent.



*

Tout ceci pour te dire que je ne t’aime pas, que tu me piques, que ta joue qui est si douce au matin est si revêche chez moi que tu la fuis, que je mange tes doigts, petite, que je mange tes jambes, petite, que la piqûre ravive mes souvenirs et les écailles et le vent hurlant dans la campagne et sur la mer. Tout ceci pour essayer de dire et retourner ma langue dans le pire, dans les roses joues à duvet sans couleur, sans le mercure qui sert de messager, dans la chaleur de nos rapprochements. Tout ceci pour dire et ne pas émettre, agrandir mes sueurs, courir après la perte et la piqûre et les bosses et les creux de nos élans. Tu vois les dieux et ne m’entends pas. Tout ceci en détour d'instants et de moments, les élans dopés par la douleur. Tout ceci pour sentir le souffle des tempêtes dans les cheveux et l’écume et l’eau qui hésite entre sel et ciel, et dont la morsure salée picote au cou. Tout ceci pour se rappeler que je ne t’aime pas mais parle à tout instant à tout moment de toi.



*

Aimante amiante

Je crève et tu végétal.

O rose, O rostre

Je rêve et tu minéral

Amiante aimante